Bienvenue sur le Sentier du Ponant, pour une balade à pied de 30 à 45 mn environ.

Facile, conçue pour les enfants autant que pour les adultes, cette promenade intimiste invite à plusieurs dimensions.
Celle de la réconciliation avec cet espace naturel ; la presqu’île, milieu lagunaire et dunaire sensible, a fait l’objet au fil du temps- surtout dans les années 90- de dépôts sauvages de gravats de construction ou de déchets verts. Elle en porte encore les plaies, les signes affleurent encore ici et là, mais la nature a fini par y reprendre ses droits. Il s’agit donc aujourd’hui de rendre ce bel espace aux promeneurs, aux amoureux de la nature et de la quiétude, définitivement.
Celle de la croisée de l’Art et de la Biodiversité ; les œuvres artistiques qui rythment la balade ont été conçues pour être en interaction avec la faune des lieux. Elles servent de dortoir, de mangeoire ou de refuges à des insectes, des oiseaux, des poissons, des chauve-souris… Quand l’art sert à la fois le bien être des hommes et des animaux, le chemin devient encore plus captivant.
Celle du Tourisme et de la nature ; le sentier est organisé pour permettre à chaque visiteur d’apporter sa part à une destination touristique qui sait offrir le meilleur pour des vacances mais qui requiert en retour un peu de bienveillance.
Le parcours se fait sous le regard des arbres – il faut lever les yeux autant que l’âme – et plusieurs étapes sont proposées pour apporter votre geste. Par exemple celui de jeter des boules de graines spécialement conçues pour restaurer la flore locale.
Quand le tourisme sait réparer ses propres excès, il fait la preuve qu’il est sur…le bon chemin.

Le sentier vous regarde

Vouloir suggérer la part humaine de l’arbre au travers d’un masque le personnifiant permet le voyage de l’esprit vers la prise de conscience que la vie revêt de multiples formes. L’artiste céramiste a même imaginé dans son travail une approche des expressions, qui par leurs formes, rendent chaque arbre ainsi orné d’une identité unique.
Les expressions sont différentes : riantes, inquisitrices, boudeuses, timides, malicieuses, mystérieuses….
L’équipe qui a placé les visages sur les arbres a soigneusement veillé à faire « coller » l’expression avec la personnalité de chaque arbre ; la verrez-vous du même …œil ?
Au total 60 à 70 arbres vont ainsi vous épier lors de votre promenade, à vous de croiser leur regard, parfois évident parfois dissimulé. Vous ne les verrez pas tous, loin de là, mais eux vous verront.
Cette démarche invite le promeneur à la prise de conscience de la vie de l’arbre. Son bonheur, sa difficulté, comme sa joie à être parmi nous. Soyons bienveillant avec lui comme lui l’est avec nous, nous protégeant par ses branches et feuilles d’un soleil parfois trop fort. L’invitation à enlacer un arbre est souvent une expérience de reconnexion à la nature. Profitez-en !
Chacun aura compris que, sur un sentier dédié à la réconciliation, l’arbre personnage vous interpelle directement. Il n’est pas simplement du bois, il est un individu avec son histoire, ses habits, ses aises, ses cicatrices et sa part offerte au monde. L’auriez-vous-même regardé, s’il n’avait pas posé son regard sur vous ?
Maintenant, les yeux dans les yeux, il a des choses à vous dire, les entendez-vous ?
Et vous, avez-vous un mot, une pensée à lui adresser ?
Et si on regardait désormais les arbres différemment…

Rouille dentelle

Réalisation : Suzie Bouët

Suzie Bouët se souvient d’avoir été félicitée dès la maternelle pour son habileté avec les ciseaux. Ce geste de découper, longtemps mis de côté, a refait surface après un passage par les Beaux-Arts de Nîmes. C’est en illustrant les poèmes de Pascal Domercq qu’elle renoue avec cette pratique, à travers l’édition en papier découpé au laser. Le livre Sources, publié en 2019, marque le début d’un parcours artistique mêlant poésie et précision. Plus tard, elle découvre le travail du métal, et s’émerveille de pouvoir insuffler de la légèreté au fer par la découpe manuelle. Le fer, rigide et froid, devient vivant sous sa buse plasma, entre pleins et vides, force et délicatesse. Ce jeu de contrastes fait écho à sa formation en art-thérapie, qui l’amène à créer des œuvres porteuses de sérénité et de réconciliation. Inspirée par la nature et l’harmonie des éléments, elle participe avec enthousiasme au Sentier du Ponant. Fille de pionniers de l’agriculture biologique, elle porte un regard engagé sur la biodiversité. Ses sculptures, rongées lentement ou volontairement par la rouille, laissent une empreinte mouvante et poétique dans le paysage.

La première œuvre du parcours est composée de deux sculptures en métal brut, réalisées par la technique de la découpe au laser. La première met en scène un flamant rose dans son milieu humide. Elle introduit le premier récit sur le milieu naturel de la presqu’île, ses petites habitants discrets et son organisation végétale. La seconde œuvre est une représentation de la nature par une silhouette féminine, entourée de feuilles, de fleurs et d’un escargot… L’incarnation féminine porte évidemment celle de la fécondité de la nature, offrant son renouveau en grâce et beauté à l’origine du parcours.
L’œuvre atteste avec malice de l’ambiance saline du lieu en convoquant la rouille en guise d’épiderme.
Elle met enfin en miroir la vulnérabilité de ces milieux naturels et l’effet corrosif de la rouille qui dégrade insidieusement le métal le plus fort dès lors qu’on abandonne toute vigilance.
L’évocation du paysage de Camargue est aussi l’occasion d’évoquer le cas de la presqu’ile.
La presqu’ile du Ponant est un ilot de sable et de terre façonné par les courants et les forces contraires qu’exercent ici la mer, les eaux douces du Vidourle, les vents et les courants. Par définition il s’agit d’une construction instable, mouvante dans le temps, typique des zones émergées de petite Camargue qui font tampon entre la mer et les étangs.
A l’origine l’étang du Ponant était une zone marécageuse dans laquelle s’épandaient les eaux du Vidourle lorsqu’elles se jetaient dans l’étang de l’Or, avant que le cours de ce fleuve côtier ne soit réorienté en 1825 afin de purger le chenal maritime du Grau du Roi.
Afin de permettre l’édification de La Grande Motte, l’estuaire du Ponant a été dragué (1964-1966) pour prélever des sables et des sédiments qui ont permis d’élever un peu le niveau de la station au-dessus de la mer.
Une végétation et une faune typiquement méditerranéenne se sont installées ici, ou y font halte lors de leurs migrations.
Le Ponant étant soumis de façon dynamique à des salinités différentes selon le rapport de force entre les apports terrestres ( eau douce, sédiments) et l’énergie de la mer ( marées, houle, vagues) , ce biotope est marqué par la même diversité.
La presqu’ile est l’un des petits sanctuaires naturels de la ville.

Œuvre en cours de conception…

L’effet papillon

Ce grand papillon à la structure de fer est un grand hôtel à insectes. Quelle belle idée que de confier le rôle d’hébergeur à celui qui a été d’abord un rampant avant d’être un volant ! L’œuvre n’est pas véritablement celle d’un artiste mais plutôt d’une société, une entreprise qui se fait une spécialité de marier l’art et la protection de la biodiversité. Les différents éléments – pierres, bâtonnets, bambous, fruits – servent d’abri à de multiples insectes qui viennent y chercher du repos, de la sécurité ou de l’habitat, temporaire ou permanent. On ignore souvent combien sont nombreuses, par exemple, les espèces d’abeilles dites solitaires, toutes aussi utiles à la pollinisation que leurs sœurs communautaires, mais tellement plus vulnérables. Le soir et le matin notre papillon bruisse de tout un monde invisible des petit(e)s ouvrier(e)s de la nature.
La presqu’ile a bénéficié d’un inventaire faunistique et floristique, qui date d’une quinzaine d’années, réalisé par une association experte des milieux naturels. Ce document est très utile lorsqu’il s’agit de procéder à des états des lieux ; ila servi par exemple à constituer les boules de graines proposées aux visiteurs.
Il est utile également à observer la mutation de la faune et de la flore du site face au réchauffement climatique ; la résilience des espéces (animaux) et des variétés (végétaux) n’est pas la même et beaucoup de choses changent. L’inventaire n’a pas porté sur les insectes, mais il ne fait pas de doute que chez eux également les choses changent certainement très vite.
Le visiteur apercevra des papillons sur le site, l’occasion de se rappeler que beaucoup d’espèces de papillons sont migratrices, notamment entre l’Europe du Sud et l’Afrique. Comment un tel petit être, si frêle, peut-il traverser la Méditerranée ou passer par-dessus la chaine des Pyrénées ?? Cela parait inimaginable. Mais il y a fort à parier que, selon les époques et les espèces, certains papillons que vous apercevrez ici comptent parmi les migrateurs. Respect !

Les totems

Réalisation : Arnaud Labarge

Arnaud Labarge explore le métal comme on explore l’inconscient : avec instinct, audace et liberté. Très tôt, il choisit les mains comme langage, pour dire ce que les mots ne savent exprimer. Chaque pièce débute par un geste brut, libéré du savoir technique, pour retrouver une forme de sincérité presque enfantine. Sculpteur de métal, il aime plus que tout redonner vie à la matière. Il travaille de préférence avec des fers de récupération, porteurs d’une histoire, d’une mémoire invisible. Ces objets, marqués par le temps, deviennent la base de compositions nouvelles, où chaque forme existante est réinterprétée, recomposée, réinventée. Installé dans d’anciens locaux industriels à Montpellier, au sein d’un collectif d’artistes, il façonne aussi bien des œuvres sculpturales que des objets à valeur d’usage, toujours dans une tension entre fonction et imaginaire. Sous ses doigts, l’acier devient un médium vivant, vibrant d’étincelles et de poésie visuelle. Sa pratique sculpte autant l’espace que la matière, dans un dialogue constant entre géométrie libre et spontanéité. Arnaud Labarge revendique un art sans prétention, ouvert, ludique, où l’empreinte de l’artiste est éphémère, au profit d’une forme d’humanité brute.
Sa contribution au Sentier du Ponant s’inscrit dans cette démarche : créer un lien sensible avec le territoire, inviter à un regard décalé, entre jeu, réemploi et contemplation. Tant que l’étincelle est là, dit-il, l’acier reste à réinventer.

Les deux totems qui balisent l’entrée du sentier sont composés de métal et de bois recyclés. Initialement prévus pour fonctionner tels des moulins de prière, ils sont trop massifs pour autoriser un roulement hydraulique mais savent offrir, même en mode statique, la même symbolique : le visiteur est invité à débuter sa balade par une libération de ses pensées , un lâcher prise , et l’achever par une même pensée spirituelle , ouverte, offerte au monde ..
Sur l’un des totems, des moulages de mains d’enfants réalisés par une école primaire de LGM sont inclus à l’œuvre. Leur vocation suggère le sens générationnel d’un futur prenant en compte la nécessaire réconciliation de l’Homme et de la nature symbolisée par des feuilles sculptées en métal ; une façon de sensibiliser le promeneur dans son parcours présent mais aussi d’engager les générations futures.
Ils sont surtout présents pour « marquer » l’entrée et la sortie du parcours, donnant ainsi au promeneur le signal à partir duquel il est invité à faire mentalement l’effort de la déconnexion, propice à entrer pleinement dans l’esprit de ce Parcours Nature.

L’art d’habiter ensemble

Réalisation : La Détournerie

Concepteur et fabricant de nichoirs pour oiseaux, abeilles sauvages et chauves-souris, à partir de bois de qualité, locaux et de bois recyclés.
Ils sont situés à Fontvieille, près d’Arles.

Cette œuvre, réalisée en différentes essences de bois, est composée d’un assemblage de nichoirs alignés sur deux hauteurs distinctes inspirés de lignes très africaines. Le visiteur aura à l’esprit certainement à la fois les nichoirs naturels que tissent ou assemblent les oiseaux d’Afrique mais également les formes des fruits et des instruments de percussion de ce continent.
Il s’agit avant tout d’une œuvre artistique car les nichoirs ne sont pas opérationnels lorsqu’ils sont si proches, nos petits oiseaux des bois et des champs n’acceptant pas l’habitat de proximité. Le moineau ou l’hirondelle peuvent y souscrire mais pas la mésange, ni aucun de nos oiseaux « de jardin ».
A La Grande Motte les oiseaux qui aiment habiter, nicher ou dormir collectivement sont presqu’exclusivement des oiseaux des marais ou de mer. Les grandes colonies de mouettes mélanocéphales par exemple, se protègent au sein de colonies importantes. Les Aigrettes aiment partager des dortoirs collectifs, on peut les voir se grouper tous les soirs sur les arbres du golf par exemple
Sur l’ensemble de la ligne seuls quatre nichoirs sont en réalité offerts à notre mésange, pour préserver un espacement et l’inciter à s’installer, les autres sont factices, seulement présents pour le plaisir de l’harmonie qui se dégage de ces courbes et de l’idée de la nidation collective.
L’œuvre est préservée de l’usure par application d’huile de lin chaque deux ou trois ans.

L’arbre scuplté

Réalisation : Patrice Lesage

Patrice Lesage est sculpteur sur bois, avec une particularité : il travaille exclusivement à la tronçonneuse. Depuis les années 90, il taille directement dans la masse, transformant des troncs entiers en sculptures figuratives ou abstraites. Couronné Champion de France en 2005 et 2009, il a également reçu le prix des Métiers d’Art en 2010. Il utilise des essences variées – tilleul, érable, peuplier, séquoia – qu’il sculpte souvent en public lors de démonstrations. Ses œuvres, toujours uniques, mêlent puissance brute et grande expressivité. Patrice Lesage donne vie à des animaux, des symboles ou des formes mystérieuses, selon ses envies ou les demandes. Son approche allie technicité et spontanéité, dans un geste rapide et précis. Pour le Sentier du Ponant, il a créé des sculptures ancrées dans la souche, inspirées de la faune et de la flore locales. L’abstraction y côtoie le figuratif, dans un jeu de surfaces et de contours à découvrir en se déplaçant. Son art s’inscrit dans le paysage comme un dialogue sculptural avec la nature.

Le vieux pin a droit à une deuxième vie, en quelque sorte.
Le visiteur trouvera par lui-même l’écureuil, le serpent, la chouette et tous les personnages qui vivent désormais leur vie au même rythme que l’arbre.
Car ce dernier continue de se dégrader lentement, bien évidemment, cette sculpture est éphémère. Les oiseaux piqueurs (le pic, le pivert ..) viendront forer le vieil arbre pour y débusquer les vers de bois ou s’y creuser une cavité à nicher.
La sculpture sur arbres est un art qui peut trouver à La Grande Motte un grand terrain d’expression, ce vieux pin de la presqu’ile en fait la démonstration. La densité de la forêt de notre ville permettrait certainement de doter certains vénérables d’une deuxième vie, à la fois artistique et écologique. Mais rien n’est simple avec un arbre mort , les contraintes de sécurité excluent quasiment de l’imaginer en milieu urbain –sauf œuvre éphémère- c’est pourquoi la presqu’ile du Ponant s’y prêtera idéalement.
Il est prévu déjà que d’autres arbres en fin de vie deviennent des sculptures.

Les puissants de la Méditerranée

Réalisation : Océane Jacob 

Océane Jacob est une artiste multidisciplinaire née en 1996 à Hong Kong, aujourd’hui basée entre l’Europe et l’Asie. Diplômée de l’Art Institute of Chicago, elle construit une œuvre à la croisée de l’art et de l’écologie. À travers installations, sculptures et peintures, elle célèbre les écosystèmes aquatiques, tout en pointant leur fragilité. Travaillant souvent avec des matériaux recyclés, elle donne une seconde vie aux objets pour mieux interroger leur histoire et leur empreinte. Elle inscrit ses œuvres dans des lieux publics ou non conventionnels, pour élargir l’accès à la conscience environnementale. Son art s’apparente à un discours poétique, une tentative sensible de réconcilier l’humain et son environnement. Exposée internationalement, elle est notamment reconnue pour ses sculptures publiques en Europe et en Asie.
Sa participation au Sentier du Ponant s’inscrit dans une continuité logique : rendre visible l’invisible, éveiller la curiosité, questionner notre rapport à la nature. Pour Océane, chaque œuvre est une invitation à ralentir et à regarder autrement le monde qui nous entoure.

Cette œuvre composée de métal et de filets de pêche recyclés, représente les ailerons de six espèces de requins présentes au large des côtes de La Grande Motte.
L’échelle des différentes nageoires dorsales a évidemment été adaptée, d’un individu à l’autre, afin de donner de la visibilité à chacune et une cohérence d’ensemble, elle est indiquée sur le panneau « bouée ».
Cette œuvre est très significative de l’esprit et de l’ambition du Parcours Nature du Ponant. En effet au départ l’œuvre d’Océane était déjà totalement dans l’esprit, à la fois artistique, pédagogique et éthique. Nous lui avons proposé qu’ensemble nous portions l’ambition un peu plus loin encore : comment ses œuvres pourraient-elles activement générer de la biodiversité ?
Nous avons missionné des biologistes marins qui ont travaillé avec l’artiste pour que la partie immergée des œuvres ne soit plus simplement un ancrage au sol mais devienne une « boite de vie » .
C’est ainsi que l’artiste a modifié la partie sous-marine afin qu’elle devienne une sorte de cage, emplie de coquilles d’huitres organisées pour permettre aux larves, post larves et alevins de poissons de venir s’abriter et grandir hors de portée des prédateurs. Une couveuse invisible mais efficiente.
L’ œuvre d’Océane Jacob a pour volonté de porter le message de l’impact des pratiques de pêche qui conduisent au déclin des populations de requins , en particulier celles qui génèrent les filets fantômes, assassins invisibles et constants. La surpêche ou encore le commerce des ailerons sont pointés directement.
Il est utile de rappeler que présence du requin dans nos eaux littorales n’est en aucun cas un problème pour l’homme et ne l’a jamais été. Il s’agit d’espèces inoffensives ou pélagiques, elles-mêmes en danger de disparition.

Apitecture

Conception : Pascal Domercq

Réalisation : MV Concept

Pascal Domercq a d’abord consacré sa vie à l’enseignement, notamment à La Grande Motte. En 2016, il choisit de se reconvertir dans l’apiculture, avec la création d’un premier rucher urbain, installé sur le toit du Palais des Congrès puis déplacé sur la presqu’île du Ponant. Lors du lancement du Sentier du Ponant, il est sollicité pour participer au comité artistique. Séduit par le projet, il imagine et conçoit la maquette de l’œuvre Apitecture. Son idée : renverser l’échelle, faire d’un rayon de miel géant un abri pour les ruches. La structure, inspirée des formes naturelles et de la Grande Pyramide, relie symboliquement l’homme, la nature et la ville. Les couleurs, brique et or, rendent hommage à la terre et aux abeilles. Le motif floral, visible à distance, célèbre la beauté et la précision du vivant. À travers ce geste artistique, Pascal Domercq prolonge son engagement pour une nature respectée et partagée. Il s’entoure de MV Concept, un artisan ferronnier local, pour la fabrication de cette sculpture de métal.

Œuvre de métal inspirée des contours de La Grande Pyramide, sculptée sur le modèle des alvéoles caractéristiques des rayons de ruches, Apitecture est une œuvre à valeur d’usage dans la droite ligne de la conception qu’avait Jean Balladur pour les sculptures de la ville. Ainsi elle accueille des ruches qu’elle met habilement en scène tout en permettant aux apiculteurs de travailler efficacement.
L’œuvre se compose de 12 alvéoles hexagonales, pour un rucher calibré à l’échelle de la presqu’île du Ponant. La vocation de ce rucher est triple : les colonies d’abeilles favorisent d’abord la pollinisation des fleurs et végétaux du site, permettant à la petite floraison fragile de ce milieu dunaire et lagunaire de prospérer. Le rucher sert également de conservatoire, accueillant les essaims locaux ; les colonies d’abeilles qui s’abritent depuis des années dans les anfractuosités de la ville ont fait la démonstration de leur résilience aux canicules, aux périodes de sécheresse estivales et aux humeurs marines hivernales. Leur ADN est important à préserver, ce rucher se fait un devoir de s’y essayer. Enfin, le rucher sert également à accueillir parfois les visiteurs : vacanciers, associations locales ou écoles, il est parfois le lieu d’ateliers de démonstration par les apiculteurs. A cette fin un « tunnel » habillé de moustiquaire permet aux visiteurs d’observer en toute sécurité.
Le miel produit ici est fin et rare, il est vendu par l’Office de Tourisme. Selon la miellée de printemps ou d’été il est constituée pour beaucoup des petites floraisons sauvages des sables, de chardons et de l’important fleurissement qui habille la ville. En effet, les abeilles butinent jusqu’à 3 km autour des ruches. Les services de fleurissement veillent à favoriser évidemment les variétés mellifères.
On note depuis quelques années une présence accrue de frelons asiatiques, principaux prédateurs des abeilles. En été les promeneurs observerons souvent sa présence harcelante et assassine devant les planches d’envol des ruches. Il est important que tous les amoureux des abeilles désignent aux autorités les nids de frelon asiatiques, énormes constructions dissimulées dans les hauteurs des feuillus.

La petite maison dans la prairie

Conception en cours

Cet espace abritera des jeux éducatifs et sensoriels pour les jeunes enfants.

Un travail de fourmis

Réalisation : Françoise Gabella

Françoise Gabella est plasticienne et sculptrice, née en 1959 à Bagnols-sur-Cèze. Elle commence sa carrière dans le spectacle vivant, concevant des décors entre Paris et Marseille. Titulaire d’un CAP d’ébéniste, elle apprend sur le terrain, au contact d’autres artisans et techniciens. Passionnée par l’ingéniosité des métiers manuels, elle développe une pratique hybride entre sculpture, théâtre d’objets et marionnettes. Ses premières sculptures personnelles naissent à Sanilhac, sur le Sentier des fileuses, avec des insectes taillés dans le bois de cyprès. Elle adopte la technique japonaise du bois brûlé pour protéger et noircir ses matériaux. Depuis, elle participe à des parcours scénographiés qui mêlent art et poésie en pleine nature. Son travail interroge la place de l’artisanat face au monde industriel, et invite à une réflexion douce et ludique.
Pour le Sentier du Ponant, elle propose une œuvre-récit, qui stimule l’imaginaire tout en s’inscrivant discrètement dans le paysage. Chaque sculpture devient un repère, un signal éthique, entre rêve et observation.

Les petites sculptures de bois sont mises en scène pour illustrer leur attirance vers ces bois morts, déposés tel un Mikado géant. La colonne de fourmis et la petite escouade de termites ont chacune des rôles à jouer dans la transformation et la régénérescence des sols et des végétaux, ainsi que dans la chaîne alimentaire.
Partons d’abord du Mikado : les bois morts sont très importants pour un milieu naturel, ils y ont une fonction essentielle, celle de mettre en action toute une chaîne alimentaire spécifique. En se décomposant, ils attirent les insectes xylophages (qui se nourrissent de bois) qui viennent au festin. Très vite, les champignons microscopiques vont proliférer, attirant les mycophages (qui se nourrissent des champignons). Bien évidemment, les prédateurs de ces insectes – oiseaux, batraciens, rongeurs – vont suivre et festoyer à leur tour. Tout ce petit monde contribue ainsi à la disparition progressive d’un arbre, favorisant la biodiversité et enrichissant les sols d’un humus essentiel.
Dans ce cycle, les fourmis jouent elles aussi un rôle crucial : véritables architectes du sol, elles l’aèrent en creusant des galeries et facilitent la dispersion des graines, participant activement à la régénération naturelle. Carnivores et nettoyeuses, elles régulent également les populations d’invertébrés en se nourrissant d’insectes morts.
À leurs côtés, les termites, souvent mal considérés, sont en réalité des décomposeurs puissants. En accélérant la dégradation du bois mort, ils contribuent à recycler la matière organique et à enrichir les sols. Leur action libère le carbone contenu dans le bois, participant ainsi au maintien des équilibres écologiques et à la fertilité des milieux forestiers.
C’est une fonction que l’on a évidemment du mal à gérer dans les espaces verts des centres-villes, où l’on tend à exiger des massifs « propres », sans déchets ni insectes trop visibles. Ici, au contraire, nous favorisons et mettons en scène ce processus naturel.
Attention, le Mikado n’est pas un espace de jeu, contrairement à nos insectes sculptés : il est dangereux et donc interdit d’y accéder.

Le jardin du futur

Réalisation : Service des Espaces Verts

Le réchauffement climatique modifie les milieux naturels à grande vitesse désormais. Plus personne n’ignore que les essences végétales autant qu’animales migrent et recomposent la biodiversité et les écosystèmes. La Grande Motte, malgré son miracle hydraulique et végétal, n’échappe évidemment pas à cette mutation.
Les marques de ce changement sont désormais sous nos yeux. En mer des poissons nouveaux, exotiques, font leur apparition et d’autres disparaissent. Sur nos murs les geckos remplacent le lézard des murailles. Les insectes changent. Des oiseaux nouveaux arrivent et prennent la place des espèces locales.
Chez les végétaux même mutation : la montée du niveau de la mer, la barrière de sel plus haute, les canicules plus longues, les sécheresses plus nombreuses, les températures à la hausse chassent des variétés et font la place à de nouveaux arrivants.
La nature se recompose. Le Jardin du futur met en scène cette mutation.
Les paysages et les jardins ne seront pas moins beaux, ni moins riches, pas du tout !
Ils seront seulement différents d’aujourd’hui.
Faisons donc connaissance avec nos hôtes et nos techniques de demain.
Les jardiniers de la Ville travaillent depuis longtemps à intégrer ces mutations .
Au passage, ils veillent à fleurir et végétaliser la ville avec des variétés mellifères, favorables aux abeilles.
Dans votre Jardinerie toutes les essences ne le sont pas, beaucoup de variétés issues de croisements rapides sont des déclinaisons- dites cultivars- qui ciblent d’abord la beauté et la floribondité de la plante, afin de séduire l’acheteur, mais beaucoup y perdent leurs qualités nutritives pour les abeilles.
Ces dernières vivent de ce qu’elles viennent prélever sur nos végétaux : le nectar pour le miel, le pollen pour élever les larves, la propolis pour leur pharmacopée.
Le jardin du futur devra affronter différents enjeux : accepter la chaleur, être moins gourmand en eau, servir au mieux les abeilles , les insectes et les oiseaux, être bénéfique pour l’humain ( ombre, pollens peu agressifs..) etc..
Les Jardiniers de la Ville s’appuieront sur ce site pour illustrer à la fois la mutation climatique et tout le travail qu’ils actionnent pour préserver l’avenir.

Hôtel Pipistrelle

Réalisation : La Détournerie

Concepteur et fabricant de nichoirs pour oiseaux, abeilles sauvages et chauves-souris, à partir de bois de qualité, locaux et de bois recyclés.
Ils sont situés à Fontvieille près d’Arles.

Cette œuvre met en ombre chinoise, entre les arbres, un groupe de chauve-souris volant à la nuit. C’est ainsi que le visiteur peut les apercevoir à la tombée du jour, en ces lieux, mais dans une toute autre proportion car nos petits hôtes sont vraiment petits et frêles.
L’espèce locale est la pipistrelle, de très loin la plus répandue, mesurant moins de 5 cm (20 cm maxi ailes déployées) et pesant 4 à 5 grammes ! Elle peut chasser partout, du sol à la canopée, avec une prédilection pour les allées forestières, les sous- bois et au-dessus des plans d’eau, sans s’éloigner de plus d’un km ou deux de son gîte. Elle est exclusivement insectivore et se régale particulièrement des moustiques et des papillons.
Elle peut être visible ici toute l’année, en petits groupes ou en harems d’une dizaine d’individus. Au printemps les femelles se regroupent en colonies plus nombreuses. La fin de l’été est la période qui permet d’observer les juvéniles faisant leurs premiers vols.
Une autre espèce est parfois visible ici, mais beaucoup plus rarement : le rhinolophe. Petit ou grand rhinolophe sont surtout des visiteurs occasionnels, préférant les abris grands et frais tels que les grottes et les prairies comme terrains de chasse. Insectivores également, leurs populations en France sont beaucoup plus menacées que celles de la pipistrelle.
La grande silhouette de bois tendue par des câbles est un habitat, construit sur mesure pour leur plaire et les protéger des regards et des intempéries. Elle sert d’abri pour les pipistrelles qui ont besoin de séquences de repos durant leurs longues nuits de chasse, et même de nichoirs. Les harems (une dizaine de femelles pour un mâle) et les petites colonies viennent y habiter et y nicher volontiers. Une sculpture bien utile donc.
Les pipistrelles ont leurs prédateurs, les rapaces diurnes et nocturnes, c’est pourquoi elles veillent à toujours se déplacer à couvert, sous la protection de la forêt où leur agilité et leur sonar les rendent très difficiles à capturer. Même lors de leurs déplacements quotidiens elles suivent de préférence les haies et les lisières arborées, quitte à faire de grands détours pour aller d’un point à un autre.

Gite et couvert

Réalisation : Service des Espaces verts

Toute la presqu’île a été dotée de nichoirs.
Ces nichoirs, réalisés en différentes essences de bois, sont destinés à favoriser la nidification des espèces ciblées. Les oiseaux ont leurs préférences ou exigences : les mésanges aiment les nichoirs d’une certaine forme, avec une ouverture plutôt étroite, les grimpereaux ont besoin d’une entrée par le coté, les rouges-queues d’un abri semi ouvert, les rouges gorges le veulent à 1m de hauteur, les chardonnerets plutôt hauts etc….
La fabrication et le positionnement des nichoirs exigent donc une vraie réflexion au départ : quels oiseaux voulons-nous accueillir et pourquoi ?
Les mésanges ? nos favorites, parce qu’elles comptent au rang des rares prédateurs de la chenille processionnaire.
Les grimpereaux ? ils aident les arbres à se débarrasser des larves et parasites qui les gênent, favorisant donc la santé de la pinède.
Le raisonnement est le même à l’échelle d’un petit jardin privatif, rien ne s’improvise dans un nichoir, selon que l’on souhaite accueillir un oiseau ou un autre il faudra tenir compte de tout : le diamètre de l’entrée, la hauteur, l’inaccessibilité pour les prédateurs (votre chat est redoutable…), l’orientation au soleil, les nichoirs voisins etc…
Et surtout, il faudra nettoyer chaque année, les oiseaux ne refont pas un nid sur un nid, ils ont besoin de se sentir « chez eux » et surtout fuient les poux et les parasites qui se sont installés
D’où le travail important que les nichoirs de la presqu’ile exigent, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Les Jardiniers de la Ville réfléchissent, organisent et entretiennent l’habitat auxiliaire de ces petits oiseaux pour contribuer à offrir à la presqu’ile le meilleur équilibre possible.

La prairie des fleurs sauvages

Réalisation : Manade Tommy Maire

Originaire de Lunel, Tommy Maire a grandi au cœur des traditions taurines camarguaises. Après plusieurs années passées au sein de la manade Lafon, il décide de créer sa propre manade. Installée à Lunel, Lansargues et La Grande-Motte, sa structure perpétue les savoir-faire ancestraux de l’élevage camarguais. Plus qu’un élevage : c’est un lieu vivant, un espace de transmission. À travers ses taureaux, il raconte l’identité d’un territoire — sa force, sa liberté, sa beauté farouche.
Les taureaux de sa manade proviennent d’une sélection rigoureuse au sein des lignées traditionnelles Rouquette, Chauvet et Lagalère, reconnues pour leur caste et leur aptitude à la course camarguaise. Élevés en semi-liberté, ces biòus affichent robe noire, cornes en lyre, agilité et combativité. Leur élevage respecte le territoire, la vie en troupeau libre et prépare les animaux à la course. Son cheptel compte aujourd’hui 150 taureaux et une vingtaine de chevaux uniquement de race Camargue.
À La Grande Motte, Tommy Maire élève depuis cinq ans ses taureaux dans de vastes prés en bord de mer. Seuls les mâles de plus de deux ans y vivent en semi-liberté, dans un environnement naturel remarquable reflet brute de l’âme camarguaise. Ce site valorise la biodiversité locale tout en offrant aux visiteurs un lien direct et vivant avec les traditions taurines.
Sollicité par l’Office de Tourisme, il est intervenu sur la mise en place de la prairie des fleurs sauvages en supervisant la clôture. Son travail vient compléter celui des associations Nature et Patrimoine La Grande Motte et les Écologistes de L’Euzière, qui ont soutenu l’Office de Tourisme dans l’inventaire des espèces florales. Contrairement aux autres espaces protégés, cette clôture est conçue selon la tradition des manades, loin des ganivelles classiques, renforçant l’authenticité du lieu.
Par son engagement et son savoir-faire, Tommy Maire incarne la continuité d’une culture taurine respectueuse de l’environnement et ancrée dans la région.

La balade vous a fait passer devant des sculptures qui étaient en interaction avec les insectes, les chauves-souris, les poissons… Désormais c’est à votre tour d’apporter votre contribution à ce bel écosystème qu’est la presqu’île du Ponant. Comment ? on vous explique…

Lors de la construction de La Grande Motte vivait ici même toute une petite flore sauvage.

Les écosystèmes évoluent, avec le climat par exemple, ou encore sous l’influence de l’usage et de la fréquentation que nous faisons du site.  Celui-ci n’a pas échappé à la règle, il a évolué au fil des décennies de la construction de la ville, parfois pour son bonheur, parfois plus en douleur…

Paradoxalement, si la presqu’île a fait l’objet très vite de l’un des grands chantiers initiaux – la construction du Village Vacances Famille, aujourd’hui Bélambra Club- la partie restant au naturel a plutôt été respectée à cette époque.  Mais à la fin des années 80 et surtout lors de la décennie 90 le site a été assez brutalisé ; il a servi de décharge sauvage, accueillant gravats de constructions, déchets verts ou compostages anarchiques. Au cours de la promenade il est impossible de ne pas apercevoir les reliefs qui affleurent encore ici ou là : bouts de plastiques, tuyaux, gravats…

Ce tribut, cher payé par le site, est celui de la cécité des hommes, du gain, de l’inconscience, celui de la construction effrénée d’une ville, celui aussi d’un tourisme en transe.

Heureusement des habitants et des associations se sont remis au chevet du site.

Les Jardiniers de la Ville et l’Office de Tourisme également.

Des inventaires ont été faits de cette belle flore, de cette petite faune.

Des actions ont été entreprises.

Le Parcours Nature du Ponant  sur lequel vous cheminez est exactement fait pour cela : reprendre une possession douce des lieux, méditer son histoire et la nôtre, agir pour réparer ce qui a été dégradé et favoriser désormais une renaissance naturaliste.

Sur la base de l’inventaire qui a été fait de ce site par des experts naturalistes nous   avons demandé à des organismes spécialisés de trouver les graines de quelques variétés de fleurs qui ont disparu d’ici, ou qui sont en voie de l’être, et d’en confectionner des boules de graines.

Ces boules sont vendues par l’office de tourisme, spécialement destinées à ce site.

C’est précisément le geste que nous vous proposons de faire ici : lancez vos graines sur cette petite prairie, participez à reconstituer la floraison du lieu. Vous pouvez les jeter n’importe où sur le site bien sûr, mais cette clairière a été conçue pour cela, pour abriter des stations de fleurs à l’abri des chevaux ou autres herbivores. Le vent et la nature feront le reste.

Regard

Réalisation : Nadine Vergues, sculptrice.

Sur une idée de l’Association Nature et Patrimoine.

Née en 1957 au pied du Larzac, Nadine Vergues a grandi dans un cadre rural où la nature a profondément influencé son regard. À 16 ans, elle entre aux Beaux-Arts de Sète, puis poursuit sa formation à Toulouse, où se dessine son intérêt pour les matériaux bruts et les formes libres. Son matériau de prédilection est le feutre industriel, qu’elle transforme avec une technique personnelle nourrie de pigments et d’expérimentations.
Souple, dense et rugueux, ce matériau de récupération devient son langage plastique. Ses sculptures et peintures donnent vie à des visages cubistes, aux couleurs facétieuses et aux regards puissants, figures expressives qui semblent surgir d’un rêve. Son travail oscille entre onirisme et tension, mêlant force brute et légèreté, silence et cri.
Exposée régulièrement en France et à l’international — notamment au Brésil, en Belgique et en Corée du Sud — son œuvre est présente dans des collections privées, muséales et depuis peu dans l’espace public. Nadine Vergues propose une quête constante de présence, privilégiant l’émotion intime à la simple représentation. Son univers artistique est à la fois fort et léger, brut et profond.

Voici une sculpture dont la vocation reste essentiellement artistique , à forte portée contemplative.
En nous invitant à poser notre regard sur le doux tableau que la sculpture nous offre l’artiste a voulu ici convoquer l’idée même du Regard.
La beauté des lieux est intrinsèque, les lumières et la vie du Ponant sont éloquentes en soi, mais par ailleurs ce sont bien les valeurs et les représentations que nous posons sur le tableau qui vont le définir. Les choses sont belles – ou non – du regard qu’on leur porte.
Quel regard portons-nous sur ce lieu, sur ces éléments naturels, sur la place que nous y occupons ? La beauté nait du regard de l’Homme mais le regard de l’Homme naît de la Nature (Hubert Reeves).
L’œuvre est légère, aérienne, riche en sens, et elle peut quasiment à elle seule résumer l’esprit du Parcours Nature , car en effet tout ce qui est entrepris sur cette presqu’ile est affaire de regard.
Le regard qu’ont porté tous ceux qui ont cru facile et anodin de dégrader le site il y a 30 ou 40 ans a vécu. Aujourd’hui le regard qui est porté à cet ilot de naturalité a totalement changé. L’endroit est le même, le regard est différent et donc les conséquences sont tout autres…
Et bien évidemment, au-delà du réel et du visible, c’est sur le regard de la vie et de notre place que la sculpture nous interroge. Cette œuvre a été souhaitée, financée et installée en ce lieu par la volonté de l’association Nature et Patrimoine La Grande Motte, sentinelle engagée de la presqu’ile.

Le Conseil des ENTS

Les Ents sont les esprits de la forêt, des créatures à l’apparence d’arbres, sortis de l’imagination de J.R.R.Tolkien l’auteur du Seigneur des Anneaux.
Ils veillent sur la forêt.
Levez les yeux, vous êtes ici au Conseil des Ents, invités par eux pour un questionnement silencieux. Ni tribunal ni jugement ici, seulement un dialogue intérieur.
Dans le monde des Ents, dont Sylvebarbe est le représentant le plus connu, tout est lent et bienveillant, prenez votre temps.
Voici les trois questions que vous pose le Conseil :
Quand avez-vous planté un arbre pour la dernière fois ?
Quand avez-vous touché, étreint ou parlé à un arbre pour la dernière fois ?
Quel arbre êtes-vous ?
Ces trois questions simples suffisent peut-être à vous reconnecter à une dimension qui nous échappe souvent : la place des arbres dans notre vie et le regard qu’on leur porte.
C’est aussi pour cela que le Parcours Nature a donné un regard aux arbres : afin de capter le votre.
La Grande Motte est dotée d’une grande forêt urbaine, voulue par son architecte en chef et ses ingénieurs , au premier rang desquels Pierre Pillet.
Cette couverture qui fait de La Grande Motte une Ville Jardin fait l’objet de tous les soins tant elle est bienfaisante et importante pour notre avenir ici, mais elle n’est pas épargnée par les enjeux de résilience.
Elle vieillit et doit être prolongée par de jeunes plantations. Elle souffre des changements climatiques et doit être renforcée par des essences de complément. Elle s’expose aux maladies quand elle laisse la place à une essence trop dominante, à l’instar de ce qui a pu arriver aux Ormes en France ou aux platanes du Canal du Midi , et elle doit être consolidée par plus de biodiversité .
Il ne s’agit pas de sacraliser cette forêt , ni de la sanctuariser, mais tout simplement de la gérer, pour un bénéfice réciproque.
Dans l’œuvre de Tolkien les arbres se parlent entre eux . Peter Wohlloben dans son livre » La vie secrète des arbres » en fait la démonstration : ils ressentent et ils communiquent.
Alors , aujourd’hui, parlons leur.

Les trois frères

Réalisation : les jardiniers de la ville

Le petit clôt proposé ici au visiteur est dédié au repos et à la contemplation.
Il est organisé autour d’une sculpture de bois réalisée sur le tronc d’un mûrier qui, durant plusieurs décennies ici même, est devenu un arbre remarquable par sa beauté et la portée de son ombre. Sa longue ramure lui a été fatale, il a été broyé par les tempêtes de vent successives ces dernières années, rappelant à quel point un arbre est vulnérable en zone littorale. Le sel, les embruns, les tempêtes, le sable, la sècheresse estivale créent un environnement qui est dur voire hostile, dans la durée en tout cas, pour beaucoup de végétaux. Jean Balladur et son paysagiste, Pierre Pillet, ont toujours compté avec cette difficulté, favorisant des espaces adaptées à ce milieu.
C’est le cas des « Trois Fréres », ces trois tamaris qui désormais organisent cet espace.
Ces trois arbres remarquables par leur taille et leur port ont poussé sur les terres sablonneuses de La Grande Motte. Déplacés pour laisser la place à des aménagement urbains, ils ont été intelligemment sauvegardés par les services techniques en pépinière puis réimplantés ici.
Ils y resteront définitivement, de toute évidence.
Ils ont l’âge de la ville, ils ont tout vu de sa construction, ils sont là pour chuchoter ces souvenirs au visiteur qui viendra doucement s’abriter sous leur frondaison, pour lire ou faire une pause.
Ils sont les marqueurs de la naturalité de ce lieu, fiers de leur statut d’enfants légitimes en ce lieu et dignes représentants de l’une des essences les plus résistantes et généreuses de la Camargue : le tamaris.
Les arbres remarquables ont une dimension patrimoniale, ils sont précieux pour leur histoire, pour leur beauté et pour leur ADN.
En Ville, un parcours des arbres remarquables existe, reliant tous les individus qui possèdent ces caractéristiques. Un bon complément pour le promeneur qui voudra poursuivre son parcours nature.